Sortir du lien de subordination du salariat : l’angle mort de la gauche radicale (3/3)

Mar 6, 2020 | Chômage, Economie, Journalisme de solutions, Société | 0 commentaires

Temps de lecture : 2 minutes

Aujourd’hui, le prix à payer pour une sécurité de l’emploi et la stabilité financière qui l’accompagne, c’est le lien de subordination, malgré toute la souffrance qu’il peut engendrer.
S’il existe des revendications au sein de la gauche radicale qui vont vers son atténuation (réduction du temps de travail, augmentation des salaires, ergonomie des postes de travail…), il n’y a pour l’instant aucune alternative de crédible, l’entreprenariat étant une solution trop précaire pour la majorité des salariés actuels.
Ainsi, les enjeux de cette question résident dans les compromis possibles entre un travail salarié contraignant et pénible et un entreprenariat risqué, voire dangereux.

  • Permettre la sortie du salariat en offrant un minimum de sécurité

Parce qu’on ne peut pas exiger une flexibilité extrême à des travailleurs si on ne leur offre pas un minimum de garantie et de confort ; en effet, selon le WEF, la flexibilité des travailleurs dépend de leur capacité à s’adapter à un environnement nouveau, et ceci demande un investissement considérable, notamment en termes de formation et de santé.

  • Sortir de l’injonction au travail lucratif

Aujourd’hui, le travail valorisé et visible est celui perçu comme rentable financièrement, ou du moins, comme gagne-pain. A côté, le travail bénévole ou domestique, pourtant utile socialement, n’est pas reconnu comme tel, car on est obligé d’avoir un travail rémunéré pour vivre décemment, mais aussi pour exister socialement, même si ce travail (salarié ou non) n’a aucun sens, est exercé dans de mauvaises conditions, fait souffrir celles et ceux qui l’exercent ou a un impact négatif sur la société.
Lutter contre les mauvaises conditions de travail, la souffrance au travail, pour la réduction du temps de travail et l’augmentation des salaires est bénéfique, mais c’est loin d’être suffisant.

  • Valoriser et permettre les vocations avec un impact social positif, encore trop peu visibles

Si on veut favoriser le travail bénévole, il faut faire en sorte de mettre en place les moyens nécessaires pour que ce travail ne soit pas pénalisant pour celles et ceux qui souhaitent l’exécuter. Et si on veut attirer des candidatures vers les métiers utiles socialement (comme ceux de l’enseignement ou de l’entretien), il est nécessaire d’offrir un cadre et une reconnaissance à la hauteur de l’apport sociétal de ces activités.
L’intelligence artificielle ayant une forte incidence sur nos façons de travailler dans une période de mutation économique, il devient urgent d’à la fois repenser la question du travail en dehors du contexte du salariat, mais aussi de protéger les entrepreneurs de la précarité, du travail dissimulé et de l’exploitation.
Également, dans un souci d’efficience, mais aussi de lutte contre le gaspillage et l’hyperconsommation, il est important de favoriser l’émergence d’un entreprenariat social et solidaire à forte valeur ajoutée.

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