Temps de lecture : 3 minutes
Héloïm, 26 ans, écrivain
« J’ai 26 ans, je suis un jeune écrivain non rémunéré (la recherche d’éditeur est un long chemin), je vis pépère dans mon petit appart payé par le RSA et un coup de main familial occasionnel. Je suis devenu écrivain un peu par hasard. Je m’ennuyais un jour de pluie, et après avoir écrit 200 pages, je me suis dit que c’était une occupation pas plus con qu’une autre. J’écris des romans dans le genre fantastique et science-fiction et j’envisage de les traduire en anglais car il y a peu d’éditeurs français pour ce genre littéraire. Si on devait résumer mon parcours scolaire en un mot, ce serait « chaotique ». J’étais en terminale scientifique quand j’ai décidé en plein milieu de l’année scolaire d’arrêter pour voyager un peu. Puis j’ai passé un DAEU en littéraire (Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaires). J’ai fait un peu de fac de lettres, mais ça m’a vite gonflé.
Au niveau de mon engagement, je participe à la vie de mon quartier qui est particulièrement calme, ce n’est donc pas très enrichissant. J’estime que l’engagement politique passe surtout par le dialogue et l’entraide.
Si je ne vote pas, c’est parce qu’au-delà du fait que j’estime sincèrement qu’une espèce dite intelligente n’a pas spécialement besoin de dirigeants, je trouve le système électoral un peu trop hypocrite à mon goût pour jouer le jeu.
Entre la non prise en compte des votes blancs qui sont pourtant la base d’un mouvement démocratique (entendre, si le peuple demande à ce qu’on lui foute la paix, on l’écoute et on part) et le fait qu’il n’y a que trois quatre groupes de faux ennemis qui tournent en boucle dans les médias pendant les « élections » , je ne vois franchement pas où se trouve l’utilité d’un bulletin de vote.
Je pourrais m’attarder sur le fait que, au final, peu importe qui dirige officiellement seul ceux qui ont du pognon s’en sortent gagnant dans un système capitaliste, mais j’ai 39 de fièvre et la perspective d’une migraine de plus ne m’incite pas à me lancer sur la stupidité de notre modèle économique.
Ce système est complètement malade. Au niveau des conditions et droit de travail, dès qu’on l’ouvre un peu trop, ça réagit mal dans les chaumières. L’objectif des entreprises aujourd’hui, c’est le pognon pas le progrès. Le pire c’est que cette mentalité se retrouve même dans les endroits où l’objectif n’est pas de faire de l’argent, comme dans les médias par exemple. Dernièrement, ils ont tous fait la pub du dernier Star Wars au lieu de couvrir la loi de transparence fiscale qui aurait dû être votée à l’Assemblée. Et c’est purement volontaire, le public de Star Wars n’ayant absolument pas besoin que l’on fasse de pub pour faire la queue. C’est une forme de censure moderne que les gens semblent accepter beaucoup trop facilement. Puis avec l’état d’urgence, c’est un peu le far west en ce moment. Je suis tout à fait d’accord pour dire que c’est une honte, mais j’ai le sentiment que la grande majorité se satisfait de se croire protégée par les forces de l’ordre. Tant que ça ne concerne que nos voisins on n’a pas le réflexe d’observer ce qu’il se passe vraiment. Ils [les membres du gouvernement] vont pouvoir dégager tous leurs opposants (qu’ils soient dangereux pour eux ou juste amusants) et ils le feront au son des applaudissements. Ça me déprime mais tant que la majorité suivra le mouvement docilement, à part leur dire qu’ils finiront par le regretter tout en leur citant mille exemples, je ne vois pas trop quoi faire. »
« J’ai 26 ans, je suis un jeune écrivain non rémunéré (la recherche d’éditeur est un long chemin), je vis pépère dans mon petit appart payé par le RSA et un coup de main familial occasionnel. Je suis devenu écrivain un peu par hasard. Je m’ennuyais un jour de pluie, et après avoir écrit 200 pages, je me suis dit que c’était une occupation pas plus con qu’une autre. J’écris des romans dans le genre fantastique et science-fiction et j’envisage de les traduire en anglais car il y a peu d’éditeurs français pour ce genre littéraire. Si on devait résumer mon parcours scolaire en un mot, ce serait « chaotique ». J’étais en terminale scientifique quand j’ai décidé en plein milieu de l’année scolaire d’arrêter pour voyager un peu. Puis j’ai passé un DAEU en littéraire (Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaires). J’ai fait un peu de fac de lettres, mais ça m’a vite gonflé.
Au niveau de mon engagement, je participe à la vie de mon quartier qui est particulièrement calme, ce n’est donc pas très enrichissant. J’estime que l’engagement politique passe surtout par le dialogue et l’entraide.
Si je ne vote pas, c’est parce qu’au-delà du fait que j’estime sincèrement qu’une espèce dite intelligente n’a pas spécialement besoin de dirigeants, je trouve le système électoral un peu trop hypocrite à mon goût pour jouer le jeu.
Entre la non prise en compte des votes blancs qui sont pourtant la base d’un mouvement démocratique (entendre, si le peuple demande à ce qu’on lui foute la paix, on l’écoute et on part) et le fait qu’il n’y a que trois quatre groupes de faux ennemis qui tournent en boucle dans les médias pendant les « élections » , je ne vois franchement pas où se trouve l’utilité d’un bulletin de vote.
Je pourrais m’attarder sur le fait que, au final, peu importe qui dirige officiellement seul ceux qui ont du pognon s’en sortent gagnant dans un système capitaliste, mais j’ai 39 de fièvre et la perspective d’une migraine de plus ne m’incite pas à me lancer sur la stupidité de notre modèle économique.
Ce système est complètement malade. Au niveau des conditions et droit de travail, dès qu’on l’ouvre un peu trop, ça réagit mal dans les chaumières. L’objectif des entreprises aujourd’hui, c’est le pognon pas le progrès. Le pire c’est que cette mentalité se retrouve même dans les endroits où l’objectif n’est pas de faire de l’argent, comme dans les médias par exemple. Dernièrement, ils ont tous fait la pub du dernier Star Wars au lieu de couvrir la loi de transparence fiscale qui aurait dû être votée à l’Assemblée. Et c’est purement volontaire, le public de Star Wars n’ayant absolument pas besoin que l’on fasse de pub pour faire la queue. C’est une forme de censure moderne que les gens semblent accepter beaucoup trop facilement. Puis avec l’état d’urgence, c’est un peu le far west en ce moment. Je suis tout à fait d’accord pour dire que c’est une honte, mais j’ai le sentiment que la grande majorité se satisfait de se croire protégée par les forces de l’ordre. Tant que ça ne concerne que nos voisins on n’a pas le réflexe d’observer ce qu’il se passe vraiment. Ils [les membres du gouvernement] vont pouvoir dégager tous leurs opposants (qu’ils soient dangereux pour eux ou juste amusants) et ils le feront au son des applaudissements. Ça me déprime mais tant que la majorité suivra le mouvement docilement, à part leur dire qu’ils finiront par le regretter tout en leur citant mille exemples, je ne vois pas trop quoi faire. »
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