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Mathieu, entrepreneur et indépendant, 28 ans
« En 2007, j’étais responsable informatique dans une société de gestion de patrimoine à Lyon. Ce métier me plaisait, on faisait des choses vraiment sympas. J’ai été licencié économiquement parce que la société a rencontré des problèmes financiers. Ensuite, j’ai été community manager à et formateur client Paris pendant 2 ans. Puis je suis parti bosser à Monaco, en tant que cadre responsable stratégie numérique. J’ai arrêté au bout d’un an parce que j’étais frustré, car je ne pouvais pas prendre autant d’initiatives que ce que je voulais.
C’est à partir de ce moment-là que j’ai décidé de devenir entrepreneur. J’ai vu ce que c’était de ne partir de rien, de lancer un produit innovant dans un pays comme la France, sans support politique et/ou financier. J’ai tout pris dans la figure, j’ai été confronté à la réalité du terrain. Mon produit est innovant, mais dans le secteur agroalimentaire, le marché est très complexe et les procédés de distribution sont obsolètes. Mon projet est en suspens pour le moment. Je continue à rencontrer des gens afin de reprendre la production car je ne pouvais plus le faire moi-même. Aucun homme politique et aucune banque ne m’ont soutenu. Aujourd’hui quand on est un petit entrepreneur, les politiques s’en foutent, et quand on va voir les banques, ils fuient dès qu’on parle de créer des emplois, car c’est trop cher et pas assez rentable pour eux.
Aujourd’hui, j’ai repris mon activité de consultant en communication de façon indépendante.
Je ne vote plus, car j’ai été trop souvent déçu par les gens pour qui j’ai voté, que ce soit pour des scrutins locaux ou nationaux. J’ai remarqué qu’aujourd’hui, le délai entre les promesses annoncées et les promesses non tenues se raccourcissait de plus en plus. A croire qu’ils n’ont même plus honte. A chaque frasque des politiques, ça buzze sur le net pendant quelques jours, puis ça passe aux oubliettes.
J’aimerais bien voter blanc, mais ce n’est pas reconnu. Les petits partis ne peuvent pas exister s’ils ne sont pas rattachés aux gros, c’est comme pour l’entreprenariat. Si on ne se reconnait pas dans un gros parti, on ne vaut rien, on n’existe pas. J’ai l’impression qu’on n’est pas dans une démocratie complète.
Aujourd’hui on a des outils de communication hyper puissants, on ne devrait plus avoir à passer par des représentants politiques, on devrait pouvoir voter pour des idées, et non pour des personnes.
Surtout qu’aujourd’hui, les politiques ne font rien, laissent les problèmes s’accumuler, et jouent les vierges effarouchées quand ça explose, surtout sur les questions de délinquance et de terrorisme. Le pire, c’est qu’ils ne semblent pas se poser les bonnes questions. Leur réponse, c’est de déshumaniser encore plus la société, ce qui fait que tous les extrémistes se réveillent.
Les initiatives comme Podemos, je les encourage, mais j’attends de voir leurs actions avant de m’enthousiasmer. En France, on ne peut pas avoir ça, parce que les petits partis sont subordonnés aux gros.
L’autre problème, c’est que la classe politique n’est pas représentative et complètement illégitime. Du coup, dès que le peuple gagne, c’est parce qu’il lutte dans la violence, comme pour le CPE en 2006.
Pour moi, les éditorialistes qui accusent les abstentionnistes de la montée du FN sont des aspirateurs à clics. Un journaliste qui essaie de culpabiliser une partie de la population, ce n’est plus un journaliste, mais quelqu’un qui cherche à imposer son avis et insulte plus ou moins directement. Et s’ils font ça, c’est parce que ça fait du clic sur le web.
J’aimerais pouvoir m’engager, mais le concept de « parti politique » ne devrait pas être un simple groupe de personnes, mais une fédération autour d’idées. J’ai déjà essayé de m’engager au sein de conseils de quartier, mais l’ambiance « réseau » ne me plaisait pas.
J’irai voter le jour où le vote blanc sera réellement considéré. »
« En 2007, j’étais responsable informatique dans une société de gestion de patrimoine à Lyon. Ce métier me plaisait, on faisait des choses vraiment sympas. J’ai été licencié économiquement parce que la société a rencontré des problèmes financiers. Ensuite, j’ai été community manager à et formateur client Paris pendant 2 ans. Puis je suis parti bosser à Monaco, en tant que cadre responsable stratégie numérique. J’ai arrêté au bout d’un an parce que j’étais frustré, car je ne pouvais pas prendre autant d’initiatives que ce que je voulais.
C’est à partir de ce moment-là que j’ai décidé de devenir entrepreneur. J’ai vu ce que c’était de ne partir de rien, de lancer un produit innovant dans un pays comme la France, sans support politique et/ou financier. J’ai tout pris dans la figure, j’ai été confronté à la réalité du terrain. Mon produit est innovant, mais dans le secteur agroalimentaire, le marché est très complexe et les procédés de distribution sont obsolètes. Mon projet est en suspens pour le moment. Je continue à rencontrer des gens afin de reprendre la production car je ne pouvais plus le faire moi-même. Aucun homme politique et aucune banque ne m’ont soutenu. Aujourd’hui quand on est un petit entrepreneur, les politiques s’en foutent, et quand on va voir les banques, ils fuient dès qu’on parle de créer des emplois, car c’est trop cher et pas assez rentable pour eux.
Aujourd’hui, j’ai repris mon activité de consultant en communication de façon indépendante.
Je ne vote plus, car j’ai été trop souvent déçu par les gens pour qui j’ai voté, que ce soit pour des scrutins locaux ou nationaux. J’ai remarqué qu’aujourd’hui, le délai entre les promesses annoncées et les promesses non tenues se raccourcissait de plus en plus. A croire qu’ils n’ont même plus honte. A chaque frasque des politiques, ça buzze sur le net pendant quelques jours, puis ça passe aux oubliettes.
J’aimerais bien voter blanc, mais ce n’est pas reconnu. Les petits partis ne peuvent pas exister s’ils ne sont pas rattachés aux gros, c’est comme pour l’entreprenariat. Si on ne se reconnait pas dans un gros parti, on ne vaut rien, on n’existe pas. J’ai l’impression qu’on n’est pas dans une démocratie complète.
Aujourd’hui on a des outils de communication hyper puissants, on ne devrait plus avoir à passer par des représentants politiques, on devrait pouvoir voter pour des idées, et non pour des personnes.
Surtout qu’aujourd’hui, les politiques ne font rien, laissent les problèmes s’accumuler, et jouent les vierges effarouchées quand ça explose, surtout sur les questions de délinquance et de terrorisme. Le pire, c’est qu’ils ne semblent pas se poser les bonnes questions. Leur réponse, c’est de déshumaniser encore plus la société, ce qui fait que tous les extrémistes se réveillent.
Les initiatives comme Podemos, je les encourage, mais j’attends de voir leurs actions avant de m’enthousiasmer. En France, on ne peut pas avoir ça, parce que les petits partis sont subordonnés aux gros.
L’autre problème, c’est que la classe politique n’est pas représentative et complètement illégitime. Du coup, dès que le peuple gagne, c’est parce qu’il lutte dans la violence, comme pour le CPE en 2006.
Pour moi, les éditorialistes qui accusent les abstentionnistes de la montée du FN sont des aspirateurs à clics. Un journaliste qui essaie de culpabiliser une partie de la population, ce n’est plus un journaliste, mais quelqu’un qui cherche à imposer son avis et insulte plus ou moins directement. Et s’ils font ça, c’est parce que ça fait du clic sur le web.
J’aimerais pouvoir m’engager, mais le concept de « parti politique » ne devrait pas être un simple groupe de personnes, mais une fédération autour d’idées. J’ai déjà essayé de m’engager au sein de conseils de quartier, mais l’ambiance « réseau » ne me plaisait pas.
J’irai voter le jour où le vote blanc sera réellement considéré. »
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