Pourquoi l’argent ne protège jamais du racisme

Juin 15, 2020 | Economie, Politique, Racisme, Société | 1 commentaire

Temps de lecture : 2 minutes

Il existe beaucoup de fantasmes autour l’appartenance à la classe bourgeoise lorsqu’on n’est pas blanc ; contrairement à ce que l’on pourrait croire, la possession de patrimoine n’atténue ni ne neutralise la charge raciale. En effet, l’intersection entre classe et race fonctionne de manière bien plus complexe. Explications. 

  • Posséder des richesses n’est pas toujours visible, et même quand c’est le cas, ceci n’empêche pas le racisme

On peut très bien se faire contrôler au faciès, ne pas obtenir un logement qu’on a les moyens de payer, ou ne pas obtenir un emploi sur la base de préjugés raciaux, tout en appartenant à une classe sociale aisée.

  • Dans les milieux sociaux aisés, la charge raciale peut-être encore plus intense

Les personnes non-blanches ayant accès aux espaces de l’élite sont plus exposées au syndrome de l’imposteur, et sont aussi dans une situation particulièrement inconfortable lorsqu’elles sont ramenées à leurs origines. Cette charge raciale exacerbée a un impact négatif sur leur santé mentale.

  • Le rapport à l’argent chez les non-blancs est différent, notamment parce que le racisme précarise, mais pas seulement

Là où les personnes blanches et bourgeoises apprennent à investir, épargner et placer leur argent de manière à faire fructifier leur patrimoine, les comportements financiers peuvent différer chez les non-blancs lorsqu’ils n’ont pas l’habitude d’être exposés à l’argent et/ou qu’ils éprouvent soit la peur de manquer (achats compulsifs, surconsommation) à cause d’une précarité/pauvreté passée, soit de la culpabilité (générosité excessive) vis-à-vis de leur communauté ou de leur famille qui n’ont pas accès au même niveau de richesse. Ce rapport complexe à l’argent peut donc rendre le maintien dans les classes supérieures temporaire, et faire basculer dans la précarité à tout moment.

Parler de racisme, c’est inévitablement parler de rapport au corps, au langage, mais aussi à la santé, à l’argent ou au travail ; ce qui en fait une question profondément sociale, au même titre que celle de genre ou de classe.

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