Affaire Ahmed : pourquoi la version officielle ne tient pas debout

Juin 27, 2015 | Islam, Politique, Société | 0 commentaires

Temps de lecture : 2 minutes

Comme vous le savez, je suis ingénieur de formation. C’est pourquoi la démonstration qui suivra dans cet article sera basée sur une méthode de raisonnement mathématique simple, mais infaillible : le contre-exemple.
En effet, le contre-exemple est puissant, puisqu’il permet de démolir n’importe quelle théorie en ne la contredisant qu’une seule fois ; c’est-à-dire qu’un unique contre-exemple suffit pour juger une affirmation fausse.
L’affirmation étudiée ici sera celle de Madame Najat Valaud-Belkacem, notre ministre de l’Education Nationale, qui a déclaré sans sourciller aux médias qu’il « n’y avait aucune plainte déposée contre l’enfant, et que celui-ci a été entendu dans le cadre de la plainte déposée contre son père qui s’était introduit plusieurs fois dans l’école sans y avoir été autorisé et en menaçant le personnel de l’école ».
Bien sûr, lorsqu’on n’écoute que ce son de cloche, cette version est tout à fait probable : l’enfant étant à l’origine de l’intrusion de son père au sein de l’établissement scolaire, il est tout à fait plausible qu’il soit convoqué au commissariat afin que la police puisse établir les faits dans le cadre de l’enquête menée contre son père.
Or, tout bon procédurier sait qu’en France, lorsque l’on dépose une plainte au commissariat, il y a automatiquement un procès-verbal qui est rédigé et qui se matérialise sous la forme d’un document papier qui relate les détails de la plainte, qui est daté, signé et tamponné par la police. Evidemment, la police et le plaignant conservent chacun un exemplaire de ce document.
Dans ce cas, il est donc aisé de vérifier s’il y a eu oui ou non, une plainte déposée contre le jeune enfant de 8 ans ; il suffit de vérifier si ce fameux procès-verbal existe.
Effectivement, ici, plusieurs personnes ont pu constater l’existence de ce document, dont l’avocat qui défend Ahmed et un membre du CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France), Elsa Ray.

Ainsi, on peut affirmer avec certitude que s’il y a eu une plainte déposée contre le père de l’enfant, il n’est pas le seul à être attaqué : l’enfant est bel et bien poursuivi par le directeur de son école pour « apologie du terrorisme », et il n’a pas été entendu par un officier de police judiciaire dans le cadre d’une enquête menée sur son père, mais bel et bien dans le cadre de la plainte contre lui.
On peut donc en déduire que la version de notre ministre est en partie erronée. Reste à savoir s’il s’agit d’un manque d’information ou d’une réelle volonté d’occulter le fait qu’on autorise les poursuites judiciaires sur un enfant pour des propos tenus.
Enfin, s’il y a une leçon à retenir de cette affaire, c’est celle-ci :
« Il suffit d’un contre-exemple pour prouver qu’une affirmation est fausse »
(Par tous les professeurs de mathématiques en Maths Sup et Spé)

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