De la violence de nos institutions

Juin 27, 2015 | Politique, Société | 0 commentaires

Temps de lecture : 2 minutes

Relaxés. Pour « non-assistance à personne en danger ». Des policiers. Des représentants des forces de l’ordre censés protéger les citoyens et les valeurs de la République.
10 ans de procès. 10 ans d’attente. 10 ans que les familles des victimes revivent cette macabre journée à chaque audience. Sans que rien ne change. Sans que justice ne soit rendue. Avec pour seule constante, le faits relatés froidement dans les moindres sordides détails devant les familles endeuillées.

Froidement. Car aux yeux de notre justice, ce n’est que la « partie civile ». Un numéro de plus. Un dossier à traiter. Une affaire à clore. Rien de plus. Puis le verdict, glacial. Une claque. 10 ans pour rien, si ce ne sont les timides excuses des policiers du box des accusés. 10 ans d’enquête sans qu’on ne parvienne à expliquer les véritables circonstances de ce drame.

Puis, le choc. La rage et les larmes des proches encore plus meurtris par cette délibération, éclatent.

Et en face ? Rien. Seulement de l’indifférence. Aucune volonté de réconfort. Aucune humanité de la part de cet organisme censé nous protéger. Ce n’est qu’un jugement supplémentaire, après tout. Peu importe la violence qu’il engendrera.
Car oui, c’est bien de violence dont il s’agit. La brutalité du traumatisme subi par le cercle des victimes confrontées à l’insensibilité du système.
Avec le peu d’empathie que nous accorde notre appareil judiciaire, s’ajoute la peine du sentiment récurrent que la moindre de nos vulnérabilités peut réduire la valeur de notre vie à néant.
Hélas, on retrouve cette violence dans toutes nos institutions, qu’elles soient publiques ou privées.
On est d’abord un identifiant avant d’être chômeur. Prendre notre numéro de sécurité sociale devient plus urgent que de nous soigner lorsque nous nous retrouvons à l’hôpital. Être supposé délinquant d’origine africaine est un crime jugé plus sévèrement que celui de mettre la vie d’autrui en danger alors même que son rôle est de préserver l’ordre public.
Pourtant, nous savons que toute société nécessite des organisations fiables pour s’épanouir. Ainsi, pour retrouver la confiance de ses usagers, il est impératif de remettre l’humain au cœur des préoccupations de ceux qui détiennent le pouvoir, afin d’éviter que l’agressivité généralisée ne s’infiltre sournoisement dans notre quotidien.

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