Bien souvent, on parle de renouvellement en politique, mais on ne laisse une chance qu’à celles et ceux que tout le monde connaît déjà, même s’ils n’ont aucun bilan positif à proposer. Pourtant, pour que ce renouvellement se fasse, il faut non seulement laisser la place à de nouveaux profils sociologiques, mais aussi à une nouvelle génération de militantes et militants afin de porter un nouveau regard sur les questions nous concernant.
- Celles et ceux qui le font accèdent plus rapidement aux instances de pouvoir
Et c’est valable quelle que soit l’idéologie d’un mouvement : cette stratégie a fonctionné pour Ciudadanos (centre-droit) en Espagne, ainsi que pour Podemos (gauche radicale). En France, cette stratégie n’a été adoptée que par LREM, et elle a permis une énorme concentration de pouvoirs en seulement 3 ans.
- Les vieilles pratiques militantes sont usées et pourrissent les gens jusqu’à la moëlle
Aujourd’hui la norme du militantisme, c’est malheureusement la logique du monopole reposant sur la recherche de buzz et menant vers une forme de sectarisme. Cette norme, en plus d’être toxique pour les militants, ne mène pas vers la victoire. Ainsi, le seul moyen d’en sortir, c’est de recruter en dehors des structures et réseaux connus.
- Il est utopique d’espérer généraliser une « déconstruction » individuelle
L’excuse qu’on utilise pour exclure la société civile des organisations militantes, c’est de prétexter le manque de formation, le manque d’intérêt pour la politique ou encore un manque de déconstruction vis-à-vis de l’idéologie dominante. Outre l’élitisme et la condescendance de ces considérations, vouloir déconstruire les individus sans questionner en amont les idéologies, c’est à la fois contre-productif et contre-révolutionnaire.
- C’est le meilleur moyen de tendre vers une représentation plus adéquate et des pratiques plus démocratiques
La force de la société civile, c’est à la fois qu’elle est plus susceptible de comprendre les problématiques de la majorité des citoyens (attention, ce n’est ni toujours vrai, ni forcément un atout) et donc qu’on peut plus facilement s’y identifier.
En effet, il est plus aisé de tendre vers une démocratie directe, si la démocratie représentative met en valeur des personnes qui ressemblent aux électeurs ciblés.
Si recruter parmi la société civile pour renouveler les organisations politiques permet de dépoussiérer des pratiques qui ne fonctionnent plus, il faut veiller à ne pas idéaliser cette solution. En effet, il est préférable de vérifier, selon ses objectifs, si les personnes avec qui on s’engage travaillent de la même manière que soi si on souhaite construire efficacement et durablement.
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