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Julien, 35 ans, docteur en science politique
« Je suis docteur en science politique, j’enseigne à l’Université et j’écris pour divers sites internet et journaux. J’écris aussi des livres et des articles universitaires.
J’en suis arrivé là parce que j’ai des capacités d’écriture et que comme je suis engagé politiquement, je mets ces capacités au profit de mes engagements.
J’ai grandi dans une famille dans laquelle on parlait politique et dans laquelle on était plutôt engagé à gauche, donc quand j’ai été « confronté » à mes premières mobilisations (1995 notamment), j’y ai presque « naturellement » participé. Et au fur et à mesure je me suis rendu compte que ça ne servait à rien de s’engager si on ne le faisait pas dans un cadre organisé. Donc j’ai rejoint le cadre duquel je me sentais le plus proche politiquement, les Jeunesses Communistes Révolutionnaires.
Je vote quand il y a des listes ou des candidats dans lesquels je me reconnais, même si je peux parfois avoir des nuances.
Par exemple, quand il y a des listes ou des candidats qui défendent des propositions politiques avec lesquelles je suis d’accord, ET qui n’envisagent pas de se compromettre dans les institutions de la 5ème république et/ou avec les partis institutionnels.
Je ne vote pas blanc parce que le vote blanc n’est pas considéré comme un vote à part entière, déjà, et parce qu’aller voter alors qu’aucun candidat ne me convient c’est augmenter la participation au scrutin alors que je considère qu’il n’est pas légitime.
On ne peut pas avoir de « Podemos » en France, car Podemos n’a pu se développer que parce qu’il y a eu de fortes mobilisations sociales dans l’État espagnol (mouvement des indignés, mareas, etc.), qui ont logiquement posé la question d’une représentation politique nouvelle, en phase avec ces mobilisations et issue de ces mobilisations qui ne se reconnaissaient pas dans le système bipartisan. En France, rien de tout ça actuellement donc prétendre construire un Podemos c’est faire les choses à l’envers. On ne construit pas des nouveaux partis par en haut, ils s’imposent d’eux-mêmes sous la pression du bas.
Les listes citoyennes, c’est un signe que de plus en plus de gens ne se reconnaissent pas dans les partis politiques institutionnels sans pour autant renoncer à les contester sur le champ électoral. Donc c’est tant mieux. Mais cela ne pourra aller plus loin et être vraiment utile que si ces listes sont totalement indépendantes des partis institutionnels et refusent tout marchandage avec eux, et si, ce qui est lié, elles ne cèdent pas à « l’illusion institutionnelle », en pensant que les choses pourraient réellement changer sans s’en prendre aux véritables centres de pouvoir, qu’ils soient politiques ou
Si je suis prêt à discuter avec celles et ceux qui, électeurs ou électrices, considèrent que l’abstention n’est pas une solution face à la montée du FN, tous ceux qui, dans le paysage médiatique et politique, sont dans le registre de la culpabilisation, m’agacent profondément, et je suis poli. A fortiori quand ce sont les mêmes qui, en raison de leur rhétorique et de leur politique, contribuent largement à favoriser les idées du FN et à le normaliser dans le champ politique. Je n’ai aucune leçon à recevoir de ceux qui se réveillent à chaque élection pour donner des leçons de citoyenneté à tout le monde alors que le reste de l’année, leur attitude et leurs actes convainquent de plus en plus de gens de s’abstenir ou de voter FN. »
« Je suis docteur en science politique, j’enseigne à l’Université et j’écris pour divers sites internet et journaux. J’écris aussi des livres et des articles universitaires.
J’en suis arrivé là parce que j’ai des capacités d’écriture et que comme je suis engagé politiquement, je mets ces capacités au profit de mes engagements.
J’ai grandi dans une famille dans laquelle on parlait politique et dans laquelle on était plutôt engagé à gauche, donc quand j’ai été « confronté » à mes premières mobilisations (1995 notamment), j’y ai presque « naturellement » participé. Et au fur et à mesure je me suis rendu compte que ça ne servait à rien de s’engager si on ne le faisait pas dans un cadre organisé. Donc j’ai rejoint le cadre duquel je me sentais le plus proche politiquement, les Jeunesses Communistes Révolutionnaires.
Je vote quand il y a des listes ou des candidats dans lesquels je me reconnais, même si je peux parfois avoir des nuances.
Par exemple, quand il y a des listes ou des candidats qui défendent des propositions politiques avec lesquelles je suis d’accord, ET qui n’envisagent pas de se compromettre dans les institutions de la 5ème république et/ou avec les partis institutionnels.
Je ne vote pas blanc parce que le vote blanc n’est pas considéré comme un vote à part entière, déjà, et parce qu’aller voter alors qu’aucun candidat ne me convient c’est augmenter la participation au scrutin alors que je considère qu’il n’est pas légitime.
On ne peut pas avoir de « Podemos » en France, car Podemos n’a pu se développer que parce qu’il y a eu de fortes mobilisations sociales dans l’État espagnol (mouvement des indignés, mareas, etc.), qui ont logiquement posé la question d’une représentation politique nouvelle, en phase avec ces mobilisations et issue de ces mobilisations qui ne se reconnaissaient pas dans le système bipartisan. En France, rien de tout ça actuellement donc prétendre construire un Podemos c’est faire les choses à l’envers. On ne construit pas des nouveaux partis par en haut, ils s’imposent d’eux-mêmes sous la pression du bas.
Les listes citoyennes, c’est un signe que de plus en plus de gens ne se reconnaissent pas dans les partis politiques institutionnels sans pour autant renoncer à les contester sur le champ électoral. Donc c’est tant mieux. Mais cela ne pourra aller plus loin et être vraiment utile que si ces listes sont totalement indépendantes des partis institutionnels et refusent tout marchandage avec eux, et si, ce qui est lié, elles ne cèdent pas à « l’illusion institutionnelle », en pensant que les choses pourraient réellement changer sans s’en prendre aux véritables centres de pouvoir, qu’ils soient politiques ou
Si je suis prêt à discuter avec celles et ceux qui, électeurs ou électrices, considèrent que l’abstention n’est pas une solution face à la montée du FN, tous ceux qui, dans le paysage médiatique et politique, sont dans le registre de la culpabilisation, m’agacent profondément, et je suis poli. A fortiori quand ce sont les mêmes qui, en raison de leur rhétorique et de leur politique, contribuent largement à favoriser les idées du FN et à le normaliser dans le champ politique. Je n’ai aucune leçon à recevoir de ceux qui se réveillent à chaque élection pour donner des leçons de citoyenneté à tout le monde alors que le reste de l’année, leur attitude et leurs actes convainquent de plus en plus de gens de s’abstenir ou de voter FN. »
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